Le village des santons (troisième partie)

Publié le 25 Juillet 2018

Cher(e)s ami(e)s,

Je vous propose de découvrir la suite de la visite du village des santons situé à Aubagne, rue Antide Boyer avec la partie réalisée par Catherine Grassi.

Le village des santons (troisième partie)
Pour mes lecteurs ne connaissant pas cette santonnière, je rappelle que cette dernière propose deux catégories de santons, l'une dans une gamme blanche et l'autre traditionnelle avec des santons en couleur.
On retrouve donc tout naturellement ces 2 gammes dans la partie qui lui est consacrée au village des santons.
Le montreur d'ours, il s'agit d'un métier itinérant consistant à faire réaliser des tours d'adresse à un ours. Fort heureusement, ce métier a presque disparu de nos jours. 
Le montreur d'ours

Le montreur d'ours

Une superbe gitane portant un enfant dans les bras.

Une superbe gitane portant un enfant dans les bras.

Une belle Arlésienne avec son ombrelle

Une belle Arlésienne avec son ombrelle

L'oratoire, on en trouve de forts nombreux en Provence. Il s'agit d'un petit édifice comportant une niche recouverte d'un toit dans laquelle un Saint est représenté.  
L'oratoire,

L'oratoire,

Vincent et Mireille à cheval

Vincent et Mireille à cheval

Margarido sur l'âne, personnage issu de la Pastorale Maurel. A sa droite le berger et la bergère dans le vent

Margarido sur l'âne, personnage issu de la Pastorale Maurel. A sa droite le berger et la bergère dans le vent

Les joueurs de boule

Les joueurs de boule

Une belle mise en scène avec le porteur d'eau

Une belle mise en scène avec le porteur d'eau

Encore une belle mise en scène avec le mariage

Encore une belle mise en scène avec le mariage

Le jazz band, une création vraiment très originale de cette santonnière.

Le jazz band, une création vraiment très originale de cette santonnière.

La tricoteuse

La tricoteuse

Les musiciens

Les musiciens

Au milieu du XIXsiècle avec le début de l'industrialisation, les personnes sont venues dans les villes qui se sont  donc agrandies. Le problème c'est que lorsqu'il y avait un incendie, il se propageait très rapidement car il y avait beaucoup de bois et pas d'équipement pour lutter contre le feu sauf des moyens rudimentaires.
Débarrasser régulièrement les conduits de la suie qui s’y dépose était alors devenu indispensable pour écarter le danger des feux de cheminée et des incendies qu’ils entraînaient.
En 1884, une ordonnance de police rend obligatoire le nettoyage des cheminées aux habitants.
Le métier de ramoneur est donc devenu un métier à part entière à partir de ce moment là car à cette époque chacun ramonait sa cheminée.
On était passible d'une amende en cas de non exécution de cette obligation et en cas de récidive, de la prison.
Les ramoneurs doivent leur nom au fagot de branches qu’ils utilisaient (en vieux français, raim signifie rameau et ramon signifie balai).
Le ramoneur

Le ramoneur

La vendeuse de savons

La vendeuse de savons

La femme au lapin

La femme au lapin

Nous passons à la partie colorée des santons.
La poissonnerie

La poissonnerie

La boulangerie

La boulangerie

Depuis quelques années on aperçoit une évolution avec les santons dits "assis". Les premiers santons étaient en effet tous représentés debout, mis à part les prieurs dans la tradition originelle des crèches, chère à mon ami Michel, fidèle défenseur de la véritable crèche provençale qui implique que tous les santons soient en mouvement, ils vont à l'étable pour se prosterner devant  l'enfant Jésus et lui apporter des offrandes.  Aucun métier sédentaire n'était représenté dans la crèche.
Petit à petit il y a eu une évolution de la représentation de la crèche avec l'arrivée des personnages issus des Pastorales (Chave et Maurel sont les plus connues), ainsi on a pu voir des santons représentant l'Aveugle et son fils, Margarido et Jourdan, Bartoumieu, Pistachié...
Désormais les santonniers représentent les santons assis. On s'éloigne donc de la conception originelle de la crèche.
Catherine Grassi nous propose un large éventail de ces personnages assis qui permettent de constituer de jolies mises en scène.
La fileuse, la tricoteuse et la superbe Arlésienne assise.

La fileuse, la tricoteuse et la superbe Arlésienne assise.

Le mariage : Au XIXsiècle on va de la mairie à l’église car on était marié que quand on était passé à l’église, on s'y rendait en procession avec les galoubets tambourins (et non pas fifres et tambourins).
La tradition est forte de plusieurs symboles dont voici quelques exemples. 
La tradition voulait que dans l'église, au moment de s’agenouiller le mari devait essayer de mettre son genou sur la robe de la mariée. Il signifiait ainsi à sa future épouse qu’il serait le maître à la maison. Si la future épouse n’était pas d’accord, au moment où son futur mari va lui passer l’alliance, elle va plier au maximum son doigt, il aura  du mal à passer l’alliance, elle  signifiait  alors qu'elle  allait lui résister. Puis on déposait à l’église, le bouquet à Marie.
Dans le même temps,  la mariée porte une coiffe avec des ganses qui sont lâchées et le mari va les lui attacher sous le menton ce qui signifie   : on est marié.
Dans le Var et selon la tradition, la condition sociale est à l'origine de la couleur de la robe de la mariée. Si la mariée est issue d'un milieu rurale aisé, elle portera une robe soit marron soit verte, cela symbolise l'apport de sa dot sous forme de terres agricoles ou de pâturages. 
 Les familles les plus modestes quant à elles,  mettaient leurs plus beaux vêtements le jour de leur mariage.
Ensuite les mariés sortaient de l’église et passaient sous des arceaux.
Dans certains villages on mettait un bâton avec des fleurs et les mariés devaient sauter par-dessus, cela signifiait qu’ils rentraient dans une nouvelle vie.
Ensuite on présentait à la mariée une coupe avec du blé et elle lançait le blé sur sa famille et sa belle-famille; c'était un gage de  prospérité et de descendance.
Puis le marié donnait la clef de la maison à la jeune épouse; celle-ci avait ce que l’on appelait un clavier (une chaînette avec un crochet) et elle accrochait la clef de sa maison à son clavier;  elle devenait ainsi la maîtresse de maison du moins pour ceux qui avaient les moyens d'avoir une maison au moment du mariage, les autres   étaient obligés de vivre avec la belle famille.
Certaines périodes de l'année était considérées comme néfastes aux mariages.
On ne se mariait pas le lundi, pas le vendredi parce que c’était le jour du supplice de la Croix, pas pendant le carême, on ne se mariait pas en Provence au mois de mai (mois consacré à la Vierge), pas au début du mois de juillet car il y avait les moissons,  pas en septembre parce qu’il y avait les vendanges, pas la première semaine du mois de novembre en raison de la Toussaint et on ne se mariait pas pendant la période de l’Avent.   Il fallait donc viser "juste" pour trouver la bonne date.
(Merci à la personne de l'accueil qui m'a communiqué ces renseignements).        
Une belle mise en scène de mariage

Une belle mise en scène de mariage

Scènes de vie

Scènes de vie

Vincent et Mireille : c’est une œuvre magistrale en vers de l'écrivain Frédéric Mistral qui s’intitule Mireille (Mirèio), qui a reçu le prix Nobel de littérature en 1904.
Mireille est de famille aisée, Vincent, d'origine plus modeste est vannier,  il n’est donc pas de la même condition sociale, ils s'aiment et veulent se marier mais le père de Mireille ne le veut pas. Il n’y a rien à faire, elle insiste, il ne veut pas. Son père lui présente des prétendants, Mireille n’en veut pas.
Devant le refus obstiné de son père d’accepter Vincent, elle décide à son insu de se rendre aux Saintes Marie de la Mer, rencontrer les 3 Saintes :  Marie Salomé, Marie Jacobé et Sara.
Elle part en plein été, elle traverse  toutela Camargue. Quand elle arrive, elle a une insolation, elle est va très mal. Elle discute avec les Saintes qui lui font comprendre qu’elles ne peuvent pas intercéder auprès de son père en sa faveur.
Les Saintes lui racontent leur périple pour venir de Palestine jusqu'aux Saintes Marie de la Mer, hélas, Mireille va de plus en plus mal et elles l’invitent à se laisser glisser dans la mort comme seule issue à son amour impossible avec Vincent.
Ses parents informés accourent à sa rencontre, mais elle meurt dans les bras de son père éploré de ne pas l'avoir laissée épouser Vincent.
Une bien triste fin où la condition sociale doit en toutes circonstances dominer les sentiments.
Vincent et Mireille

Vincent et Mireille

Le camps des Bohémiens

Le camps des Bohémiens

Les Arlésiennes farandoleuses

Les Arlésiennes farandoleuses

La gardienne d'oies et la femme aux fleurs

La gardienne d'oies et la femme aux fleurs

Les joueurs de pétanque

Les joueurs de pétanque

La petite fille sur un pont

La petite fille sur un pont

J'espère que cette partie consacrée à Catherine Grassi vous aura plu.
Bien sûr, les photos ne peuvent pas rendre la beauté de ce village, je vous les propose pour vous inciter à visiter le village des santons à Aubagne.
Merci à toutes les personnes qui ont commenté les billets précédents et une fois encore,  un grand merci à la personne de l'accueil pour ces précieux renseignements.


                                                             A bientôt 

 

Rédigé par Santounette

Publié dans #Musée des santons

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M
merci pour ces merveilleuses photos j'aime beaucoup les santons de catherine grassi <br /> bonne semaine
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A
La version blanche me plaît beaucoup. Tous les renseignements sur les mariages sont intéressants. J'en connaissais quelques-uns donnés par ma mère concernant les périodes où il ne fallait pas se marier.<br /> Toutes les scènes sont vraiment bien représentées.<br /> Un beau partage ! Bises et bon week-end Santounette !
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L
C'est magnifique. On a le must des créchistes.<br /> Gros bisous et belle journée.
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Q
Personnellement, j'ai un coup de coeur pour la version blanche... pas si blanche. :)<br /> Merci pour ce magnifique reportage.<br /> Bisous et douce journée.
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R
extraordinaire ce village des santons , cette santonnière est particulierement seduisante, bravo... bon weekend bises
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A
Woaww..., moi qui suis fada des santouns bleus de Véronique DORNIER, j'ai beaucoup apprécié que tu nous présente les santons en tons de blancs de cette santonnière.<br /> Le texte est aussi très enrichissant.<br /> Merci Santounette pour cette autre découverte.<br /> André, le fada belge des santouns bleus.
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H
Jeudissimes gros bisous Santounette
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D
j'adoe cette santonnière malheureusement je n'en ai que 2 car ils sont un peu trop grand pour les miens .<br /> sa série de "blanc" est très douce. et en général de belles têtes et de beaux costumes .<br /> merci santounette pour l'histoire des traditions du mariage
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C
Wouah ...que cest beau ...merci Santounette <br /> Bonne journee bises
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C
Coucou Santounette, que de différents personnages et c'est vrai qu'avec les santons assis cela donne plus de possibilités. C'est un enchantement et le voir en vrai doit être fabuleux. Le couple à cheval, le mariage (hi hi ce n'est plus comme avant car maintenant on se marie quand on a déjà plusieurs enfants lol) . Je me suis régalée à tout regarder en détail. <br /> Merci pour cse beaux partages que l'on apprécie à chaque fois.<br /> Belle semaine et des bisous tout plein<br /> chatou
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K
Pauvre Mireille !<br /> On ne se mariait pas comme on voulait.<br /> Merci pour ce superbe article<br /> Bisous
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N
Merci pour ces belles découvertes, on en prend plein les mirettes et on s'instruit en plus, que demander de plus ??<br /> Bises, belle journée
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B
Hello Santounette<br /> On va dire que l'éléphant, c'est celui de Pegomas.....<br /> Bonne journée<br /> Bizz<br /> Pat
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D
Toujours de merveilleuses découvertes au fil de tes nouveaux articles.<br /> J'avoue que je vais devenir (le suis déjà un peu) une grande passionnée ! ;-)<br /> Merci pour ces partages, toujours très bien expliqués, avec des anecdotes intéressantes.<br /> Bon mercredi avec une chaleur étouffante !<br /> Déjà 21° à 5H du mat'.<br /> Bisoux dégoulinants ...
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