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Scènes de vie : les santons au lavoir
Publié le 29 Mai 2025
Cher(e)s ami(e)s,
Aujourd’hui, je vous invite à faire un détour par le lavoir du village, ce lieu si vivant où les nouvelles se lavent aussi bien que le linge, et où les bugadières bavardent entre deux coups de battoir...
Santons JP Giordano
Au cœur du village, juste en contrebas de la placette, le lavoir en pierre est un point de passage obligé. Il y a de l’eau, bien sûr, mais surtout… il y a la vie. Dès le matin, les bugadières s’y retrouvent, panier sous le bras et savon de Marseille à la main. Certaines viennent pour laver, d’autres pour discuter, et la plupart pour les deux à la fois.
Aujourd’hui, comme souvent, ça bavarde ferme autour de l’eau claire. Marie, en tablier violet, frotte vigoureusement un drap tout en jetant un œil à sa voisine : « T’as vu que la petite Laure a quitté l’école ? » Juste en face, Léontine, les bras dans la mousse, hoche la tête : « Oui… et pas pour travailler chez le boulanger, tu peux me croire. »
Un peu plus loin, une autre femme arrive avec sa brouette débordante de linge. Elle soupire en déposant son fardeau : « On aurait dû mettre deux enfants par panier, ça ferait moins de lessive ! » Rires autour du bassin. On parle des récoltes, du curé, du boulanger, et même des chaussures de la voisine d’en face.
Chaque coup de battoir sur le linge rythme les échanges. Les nouvelles du village circulent plus vite ici qu’au marché. Le lavoir, c’est le centre nerveux du quartier, le "haut-parleur" du Midi. Tout ce qui se passe finit par s’y raconter.
Et pendant que l’eau clapote et que les langues vont bon train, les lessives avancent… presque sans qu’on y pense. Les corvées s’allègent à force de confidences partagées. C’est tout le charme de ce lieu : on y vient pour laver, mais on en repart plus léger, dans le cœur comme dans le panier.