La crèche de Cracovie
Publié le 19 Janvier 2012
Cher(e)s ami(e)s,
Aujourd'hui je vous emmène loin de la Provence à Cracovie très exactement en compagnie de mon amie sylviane qui a fait le déplacement et qui nous propose ses belles photos de crèches.
Depuis longtemps Sylviane avais le projet de voir le concours des crèches de Cracovie en Pologne, il faut dire que ce concours est réputé, elle a donc fait le déplacement cette année au début du mois de décembre.
Dans ce billet je vais essayer de vous expliquer les grands traits de cette crèche si particulière et totalement différente de notre crèche provençale.
Sur la grande place du marché devant la magnifique Halle aux draps (datant de 1380),
au pied de la statue du poète Adam Mickiewiez se déroule l’exposition des crèches.
Le premier jeudi de Décembre de 9 heures à 12 heures au milieu d’une foule dense, il faut jouer des coudes pour les admirer.
La crèche de Cracovie est toujours une représentation stylisée des principaux monuments de la ville:Palais Royal,église Notre Dame, porte Saint-Florian, la Halle aux draps...
d’une église faite de papier coloré, de sequins, de perles sur une armature légère de bois, de carton
Certains éléments et personnages sont présents de façon traditionnelle :
La Nativité au centre
Les Rois Mages richement vêtus.
Au bas de la crèche sortant d’un bâtiment évoquant la Barbacane le Dragon du Wawel.
La Barbacane est un bastion construit pour faire face aux attaques des ottomans.
Le dragon du Wawel crachant des flammes.
La légende dit que le royaume du roi Krak fut menacé par un dragon qui dévorait les habitants. Le roi s’engagea à donner la moitié du royaume et sa fille à qui délivrerait la ville, les nobles échouèrent, c’est un cordonnier qui par ruse réussit et épousa la fille du roi.
Le cavalier qui défend la ville est présent dans la crèche et dans la ville pendant la période de Noel.
Le haut du bâtiment richement décoré rappelle les clochers de l’église Notre Dame
Les anges
ainsi que personnages en costumes folkloriques
Entre les tours sur un croissant de lune, Monsieur Pan Twardowski, noble juif polonais qui vendit son âme au diable par avarice et fuit sur la lune pour lui échapper
A une fenêtre de la tour le Hejnal, le guetteur qui donnait l’alarme en cas d’attaque ou d’incendie
La légende veut qu’il eut le gorge transpercée par une fléche .En souvenir toutes les heures un trompettiste joue cinq notes.
Sur cette autre crèche au travail très soigné
La Nativité
Les Rois Mages
Les anges musiciens
La Mort et le Diable (et oui ils font partie des sujets nécessaires)
On peut voir aussi: les chanteurs de Noel, le Turon (animal fabuleux des campagnes)
Ces crèches demandent plusieurs dizaines voire centaines d'heures de travail.
A l'origine de ce concours on trouve une tradition de théatre portatif initiée par les moines au XIXème siècle, elles étaient réalisées par des maçons désoeuvrés durant l'hiver. A cette époque, ils trouvaient des mécènes qui financaient leur réalisations ce qui constituait pour eux un revenu d'appoint durant les mois chômés où il était impossible de travailler. Les théâtres étaient portés de village en village. Les marionnettes représentaient des personnages du folklore que l'on retrouve aussi dans les tournées de quêtes costumées. Entre le Diable et la Mort figure le roi Hérode.
La tradition a bien failli disparaître au début du XXème siècle notamment avec l'apparition du cinéma. C'est en 1937 qu'un concours a été lancé pour maintenir la tradition.
A l'origine le papier utilisé était du papier paraffiné, ce n'est que dans les années 20 ou 30 que l'on a commencé à utiliser le papier d'étain (je remercie Michel V. pour ces précisions).
Un séjour à Cracovie à cette époque est très intéressant et fort peu onéreux.
Dans d’autres billets, je vous proposerai de nouvelles découvertes polonaises.
Bien à vous