Les santons de Robert Canut (1ère partie)
Publié le 19 Août 2018
Cher(e) ami(e)s,
Il y a 8 ans de cela j'avais consacré un reportage à Robert Canut.
Ce dernier ne vend pas ses créations sur les foires aux santons ni dans les boutiques, il n'a pas de site internet et pourtant il fait l'objet d'un engouement certain; il s'agit d'un santonnier de renom qui a fait l'objet de plusieurs reportages télévisés et journalistiques.
Ce dernier ne vend pas ses créations sur les foires aux santons ni dans les boutiques, il n'a pas de site internet et pourtant il fait l'objet d'un engouement certain; il s'agit d'un santonnier de renom qui a fait l'objet de plusieurs reportages télévisés et journalistiques.
Je souhaitais, pour les nouveaux lecteurs lui consacrer un nouveau billet. Je suis donc allée à sa rencontre en ce début du mois d'août 2018.
Sa maison est située à l'écart du village de Tulette dans la Drôme provençale, pour y accéder on traverse de très beaux paysages de vignes notamment.
De la route on aperçoit son enseigne qui ne laisse planer aucun doute sur son activité.
Sa maison est située à l'écart du village de Tulette dans la Drôme provençale, pour y accéder on traverse de très beaux paysages de vignes notamment.
De la route on aperçoit son enseigne qui ne laisse planer aucun doute sur son activité.
Quand on aperçoit Robert Canut, on comprend tout de suite que l'on a affaire à un santonnier, tel que l'on se l'imagine.
Ce dernier créé des santons depuis 1958.
Les années n'ont pas de prise sur lui, il conserve un enthousiasme intact et poursuit sa production car dit-il "je suis un passionné", je peux en effet vous le confirmer.
Le respect de la tradition chevillé au corps, il fustige au passage ceux qui créent des santons à l'étranger au nom du profit. Pour lui le puriste c'est inacceptable et on le comprend.
Robert Canut a quitté l'école à 14 ans. Tout petit il travaillait déjà de ses mains, sans avoir appris, il modelait l'argile, taillait le bois...
Il a commencé à travailler dans une faïencerie à Marseille, la faïencerie de Saint Jean du Désert et ensuite dans une autre grande faïencerie: Procéram qui employait 170 ouvriers et il a appris le travail de la terre. Il lui en fallait du courage pour faire à vélo Marseille / Aubagne.
Il y avait un santonnier non loin de chez lui : Marcel Carbonnel, Robert Canut est parti travailler chez lui pendant 5 ans avant de s'établir à son propre compte en 1958. Il a gagné en expérience professionnelle notamment dans le domaine de l'apprentissage et la confection des couleurs, toutefois il se défend d'être son élève.
Robert Canut a quitté l'école à 14 ans. Tout petit il travaillait déjà de ses mains, sans avoir appris, il modelait l'argile, taillait le bois...
Il a commencé à travailler dans une faïencerie à Marseille, la faïencerie de Saint Jean du Désert et ensuite dans une autre grande faïencerie: Procéram qui employait 170 ouvriers et il a appris le travail de la terre. Il lui en fallait du courage pour faire à vélo Marseille / Aubagne.
Il y avait un santonnier non loin de chez lui : Marcel Carbonnel, Robert Canut est parti travailler chez lui pendant 5 ans avant de s'établir à son propre compte en 1958. Il a gagné en expérience professionnelle notamment dans le domaine de l'apprentissage et la confection des couleurs, toutefois il se défend d'être son élève.
- "... C'était une sorte d'échanges réciproques de savoir-faire , où nous nous sommes enrichis mutuellement..." dit-il. C'est ainsi que Robert Canut a mis à la disposition de Marcel Carbonnel, sa connaissance de la fabrication des moules. On sait qu'il s'agit là d'une étape importante et technique dans la création des santons destinés à la reproduction des pièces.
Dans les années qui ont suivi, il a créé plusieurs ateliers dont le premier à Marseille dans une petite cave, puis entre Aix et Avignon avant de s'établir depuis une trentaine d'années à Tulette. Il a acheté une ferme qu'il a entièrement restaurée, il n'y avait même pas de cheminée précise-t-il, il a dû la construire.
Robert Canut est l'un des derniers grands santonniers à tout réaliser lui-même du début à la fin: il crée ses modèles, ses moules, il fait la peinture avec des pigments qu'il achète et il peint lui-même ses santons.
Il fabrique également ses propres outils.
Son atelier est scindé en plusieurs parties, la partie où il conçoit ses modèles et entrepose ses nombreux moules, il en a crée plus de 300. Les moules ont une durée de vie limitée, selon les modèles, si le moule est bien fait on peut en tirer entre 400 à 500 pièces.
"...Un véritable santonnier doit être capable de refaire un moule quand il est usé..." précise-t-il.
Son atelier est scindé en plusieurs parties, la partie où il conçoit ses modèles et entrepose ses nombreux moules, il en a crée plus de 300. Les moules ont une durée de vie limitée, selon les modèles, si le moule est bien fait on peut en tirer entre 400 à 500 pièces.
"...Un véritable santonnier doit être capable de refaire un moule quand il est usé..." précise-t-il.
Une autre partie est réservée à la peinture et à la présentation des modèles et enfin la partie boutique.
Robert Canut a réalisé des moules pour plusieurs santonniers jusqu'en 1975.
C'est un autodidacte qui a appris seul cette technique du moulage car même dans les faïenceries où il a travaillé, on n'avait pas jugé bon de lui enseigner ce savoir-faire.
Certains modèles sont réalisés avec plusieurs moules ce qui complexifie singulièrement les réalisations concernées.
Voici son dernier modèle, tout est en argile. Je vous laisse admirer cette réalisation.
Certains modèles sont réalisés avec plusieurs moules ce qui complexifie singulièrement les réalisations concernées.
Voici son dernier modèle, tout est en argile. Je vous laisse admirer cette réalisation.
Le gardian avec une Arlésienne à cheval, une création de 1957 alors qu'il travaillait chez Carbonnel
Pour Robert Canut le "santon c'est la mémoire du passé que l'on met dans l'argile".
Il a toujours aimé la campagne et cela l'a grandement aidé dans la création de ses modèles.
Arrivé en fin de carrière, si l'on peut dire, il pense avoir fait le tour de la création des "sujets simples" il reste fidèle aux personnages de la crèche provençale et ne veut pas créer de santons qui selon lui n'ont rien à faire dans une crèche traditionnelle.
En revanche, il produit depuis plusieurs années, des pièces composées et complexes.
Quand un particulier lui commande une pièce spécifique qu'il doit créer entièrement, Robert Canut s'efforce tout de même de créer un moule, sinon dit-il, le prix s'en ressentirait en tant que pièce unique. Du reste, l'un des premiers santonniers, Lagnel (1764-1822) l'avait bien compris, il fut le premier à créer des moules pour rendre cet art accessible au plus grand nombre.
Robert Canut souhaite travailler pour tout le monde, riche ou pauvre, c'est tout à son honneur car avec son talent ses réalisations pourraient être inaccessibles, ce n'est évidemment pas le cas.
Il en a profité pour nous raconter une anecdote avec une personne qui l'a beaucoup touché et qui vivait dans la rue, sans moyens financiers et qui faisait tout de même une petite crèche avec la laine et les cartons qu'elle trouvait dans les poubelles. La générosité de Robert Canut a fait le reste.
Il a toujours aimé la campagne et cela l'a grandement aidé dans la création de ses modèles.
Arrivé en fin de carrière, si l'on peut dire, il pense avoir fait le tour de la création des "sujets simples" il reste fidèle aux personnages de la crèche provençale et ne veut pas créer de santons qui selon lui n'ont rien à faire dans une crèche traditionnelle.
En revanche, il produit depuis plusieurs années, des pièces composées et complexes.
Quand un particulier lui commande une pièce spécifique qu'il doit créer entièrement, Robert Canut s'efforce tout de même de créer un moule, sinon dit-il, le prix s'en ressentirait en tant que pièce unique. Du reste, l'un des premiers santonniers, Lagnel (1764-1822) l'avait bien compris, il fut le premier à créer des moules pour rendre cet art accessible au plus grand nombre.
Robert Canut souhaite travailler pour tout le monde, riche ou pauvre, c'est tout à son honneur car avec son talent ses réalisations pourraient être inaccessibles, ce n'est évidemment pas le cas.
Il en a profité pour nous raconter une anecdote avec une personne qui l'a beaucoup touché et qui vivait dans la rue, sans moyens financiers et qui faisait tout de même une petite crèche avec la laine et les cartons qu'elle trouvait dans les poubelles. La générosité de Robert Canut a fait le reste.
On peut voir des créations diverses et variées peintes et brutes.
Une Vierge en train d'allaiter, cette scène à ma connaissance est très peu représentée par les santonniers français.
On peut voir, derrière une vitrine, désolée pour les reflets, la crèche qui lui a valu le titre de Meilleur Ouvrier de France en 1968.
Nous finissons cette première partie avec une interprétation de la Déclaration des droits de l'homme, une œuvre vraiment très originale que Robert Canut nous commente.
Les explications de R. Canut à propos de son œuvre.
J'espère que cette première partie vous a permis de découvrir ou redécouvrir ce grand monsieur de l'argile.
A bientôt pour la suite de la visite
A bientôt pour la suite de la visite