Le Musée du terroir marseillais vers une fermeture définitive? (1ère partie)
Publié le 14 Avril 2017
Cher(e) ami(e)s,
Après le musée du Vieux Marseille qui a fermé ses portes et dont les collections entreposées dans les réserves des musées de Marseille ne sont plus visibles c'est désormais le musée du terroir marseillais qui est menacé.
Je vous ai déjà parlé de ce musée et des collections qu'il renferme ici Musée de santons: Château-Gombert et ici Le santonnier Lapierre, musée de Château Gombert.
J'expliquais dans ces précédents billets qu'il s'agit d'un musée que tous les amateurs de santons et de crèches doivent absolument visiter. Aujourd'hui, hélas, ce musée vieux de 90 ans qui contient des pièces rares et exceptionnelles de beauté est menacé de fermeture faute de subventions. La municipalité marseillaise a déjà subventionné ce musée et ne souhaite plus le faire "pour éviter d'être accusée de soutien abusif et être déclarée solidaire des dettes". En cliquant sur le lien vous avez toutes les explications.
Le musée du terroir marseillais fut inaugurée le 25 juin 1928 à l'initiative de Jean-Baptiste Julien Pignol lui-même influencé par Frédéric Mistral : " Faudrié que dins chasco vilo, dins chasque vilage, i'aguèsse un mounumen pèr recata li souveni dou passat".
Ce musée contient des milliers d'objets répartis dans 8 salles. On y trouve les instruments agricoles avec une riche diversité: des outils, des récipients, des harnais, des fers à cheval...
Une autre salle est réservée aux collections de costumes féminins et coiffes féminines.
Une cuisine de ferme de l'époque est reconstituée grandeur nature...ici il s'agit du gros souper (réveillon de l'époque). Sur cette grande table on disposait trois nappes l'une sur l'autre, trois chandeliers, trois assiettes de blé vert planté le jour de la Sainte-Barbe, en souvenir de la Trinité. Contrairement à ce que son nom laisse suggérer il s'agissait en fait d'un repas maigre constitué de céleri avec anchoïade, de crouiches sorte de pâte large cuite dans un bouillon aromatique, de la morue frite ou en brandade, de l'omelette aux artichauts. Il s'agit d'un menu type, celui-ci pouvait aussi contenir du chou-fleur, des épinards, du loup, de l'anguille...
Suivant la tradition il y a treize desserts mais là il y a des divergences concernant la composition exacte, on sait qu'il y avait des fruits secs, des fruits frais, du nougat blanc et noir, du miel et la célèbre pompe à huile souvent représentée par les santonniers.
Le gros souper commençait par la cérémonie de la bénédiction de la Bûche appelait "Cacho-fuè". Devant la cheminée on avait préparé la plus grosse bûche, de chêne blond ou d'olivier. Le grand-père, assisté du garçon le plus jeune de la famille, déposait cette bûche dans la cheminée et versait dessus un verre de vin cuit. Il prononçait alors la prière: "Que nostre Sègne nous alègre ! l'an que vèn, se sian pas maï, moun Diéu, fuguèn pas mens". Que nôtre Seigneur nous remplisse d'allégresse ! si l'an prochain, mon Dieu, nous ne sommes pas plus, faites que nous ne soyons pas moins".
On peut voir également des cuisines miniatures de l'époque... une cuisine miniature 1930 et plus rare, la représentation du gros souper réalisée par Sauveur Ascia un santonnier contemporain.
Une chambre bourgeoise également grandeur nature; admirez la beauté de cette pièce avec tous les accessoires et la superbe armoire à linges.
On trouve également des meubles marseillais d'époque, des armoires, des coffres, des magnifiques coutelières et farinières travaillées, des toiles peintes de 1760-1780...
A côté de la vaisselle d'époque d'usage courant on trouve de belles faïencee de Moustiers du XVIIIe siècle ainsi que des services de l'époque arts-déco de Saint-Jean-du-Désert dont le grand service jaune à bouillabaisse.
On peut admirer également une collection relative à l'art sacré et à la religion avec de nombreuses statues et objets divers relatifs à la religion ainsi que des objets provenant des confréries des pénitents de Marseille.
La fête de Sainte-Eloi est superbement représentée avec un couple sur un cheval. Vous trouverez dans un précédent billet Saint-Eloi les explications à propos de cette fête.
Voilà une partie de ce que nous risquons de ne plus voir si ce musée ferme ses portes.
A bientôt pour la suite de la visite
Joyeuses Pâques