LES ROIS MAGES

Publié le 28 Avril 2007

 

LES ROIS MAGES

L'existence des rois mages est attestée par l'Evangile de Matthieu (2-1-12); quand Jésus fut né à Bethléem de Judée aux jours du roi Hérode, voilà que des mages arrivèrent du Levant à Jérusalem et dirent:"Où est ce roi des juifs qui est né? Car nous avons vu son étoile se lever, et nous sommes venus nous prosterner devant lui."
Dans cet Evangile, Matthieu ne parle pas de rois mais de mages. Pourquoi sont-ils devenus "rois"?  Il existe une controverse à ce sujet. Pour certains, ce serait la tradition latine et notamment des textes apocryphes datant du IIIème siècle et VIIIème siècle qui les auraient transformés en rois mages. Pour d'autres, la somptuosité de leurs costumes, la richesse de leur caravane et la nature même des cadeaux offerts: l'or, l'encens et la myrrhe d'un coût relativement élevé pour l'époque laisse supposer que ceux qui les apportaient disposaient d'une grande fortune personnelle  et ne pouvaient donc qu' être des rois.
Matthieu dans l'Evangile ne fait pas non plus référence au nombre des mages et là aussi il y a plusieurs explications fournies. Pour certains, le chiffre 3 correspondrait au nombre des présents offerts. Pour d'autres, les mages seraient le symbole des 3 continents alors connus à l'époque: l'Europe, l'Afrique et l'Asie.
L'origine de leur nom est aussi sujette à controverse. Pour certains, un écrit araméen du VIème siècle leur donnerait leur nom: Melkon (ou Melchior), Balthasar et Gaspar. Pour d'autres, leur nom trouverait leurs origines dans un manuscrit latin datant du VIIIème siècle: Gathaspa, Bithisara, Melichior, noms d'origine perse. Dans l'Eglise latine, ce n'est qu'au Moyen-Age (IXème siècle) qu'il en sera question.

C'est l'iconographie chrétienne qui au XIIème siècle a représenté les rois mages avec ces portraits suivants :

BALTHAZAR

Personnage représenté vêtu d'un manteau bleu, il offre la myrrhe  (gomme résineuse fournie par divers arbustes croissant en Nubie, en Arabie et en Somalie; d'un parfum anciennement connu, elle entre dans certaines composition médicales) réservée à l'homme mortel. Il est le représentant de l'Afrique noire, il symbolise la jeunesse. 
GASPARD

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Il a les traits d'un vieillard aux cheveux blancs, à barbe longue, portant une robe rouge écarlate, il tient dans ses mains une cassette remplie d'or. Il symbolise la richesse et l'Occident.
     MELCHIOR 

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Ce personnage, aussi appelé le roi Maure, représentant l'Orient vient apporter l'encens qui est une résine qui dégage une fumée odorante en se consumant.
                                                    

Pour les santonniers actuels, les personnages sont interchangeables. Balthazar est souvent représenté par les santonniers provencaux comme le roi blanc car les princes des baux qui contrôlaient la Provence au Moyen-Age affirmaient descendre du roi mage Balthazar. Ces princes ont pris pour armoirie une étoile d'argent à seize branches, pour rappeler celle qui, selon l'Evangile, a guidé les rois mages à Bethléem. Leur devise était: "Au hasard, Balthazar".
Les rois mages sont accompagnés d'une caravane composées de chameaux et de nombreux serviteurs. Ils arrivèrent devant la crèche le 6 janvier, jour de l'Epiphanie.

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Rédigé par Santounette

Publié dans #Santons hommes

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R
Ayant sorti fin 2014, un roman sur les Rois Mages, je me joins à ce forum de discussion, afin d’exposer les résultats de mes recherches et d’échanger des informations avec mes lecteurs.<br /> Pourquoi sont-ils trois ? Dès le début de l’ère chrétienne, les apocryphes ont déterminé ce nombre par rapport aux offrandes (Or, Myrrhe, Encens) apportées par les mages de l’Évangile selon Matthieu. Le «trois» s’inscrivait dans l’antique tradition des triades divines des diverses civilisations dont la Trinité catholique (Père, Fils, Saint-Esprit) et les vertus théologales (Foi, Espérance, Charité) sont des reliquats christianisés. Georges Dumézil a associé chaque classe des sociétés indo-européennes à une divinité.<br /> Concernant les mages, il pourrait en être ainsi : 1) La classe guerrière qui détient le pouvoir temporel et la couronne royale est représentée par l’or 2) La classe sacerdotale, par l’encens que les prêtres brûlent dans les lieux de culte 3) La classe laborieuse, par la myrrhe dont on embaumait les morts qui retournent à la terre. Ces castres qui existent encore en Inde, ont persisté chez nous jusqu’à la révolution française.<br /> Le «trois» symbolise l’âge des trois mages (jeunesse, maturité, vieillesse qui répondent à l’énigme du sphinx d’Œdipe), leurs origines et celles de l’humanité (l’Afrique des premiers hommes et de la prime civilisation égyptienne, l’Europe d’Alexandre le Grand à l’époque contemporaine et l’Asie du futur en éveil)). De plus, à travers les religions, il raconte l’histoire de l’univers : Brahma le créateur, Vishnou le préservateur et Shiva le destructeur- ou les bouddhas du passé, du présent et de l’avenir.<br /> Avec trois points on forme un triangle. Il est céleste (ou divin) quand il a deux angles en haut, et terrestre (ou tombal), si les deux angles sont en bas comme les nécropoles pyramidales égyptiennes ou mésoaméricaines. C’est en faisant glisser ces deux triangles l’un sur l’autre, que l’on obtient l’Étoile de David. Le Christ Roi n’est-il pas la résurgence du roi David son ancêtre né aussi à Bethléem ?<br /> <br /> L’Étoile mystérieuse…? Les anciens connaissaient dans le moindre détail le paysage céleste des nuits sans lune, étoilé de constellations qui ponctuent les périodes de l’année. Le rôle des astrologues était de faire le joint entre la révolution des astres et les évènements qui marquent la vie de chaque être. De nos jours encore, les Chinois rendent grâce à trois divinités stellaires三星sān xīng qui rappellent nos trois rois mages. 福星Fuxing dispense le Bonheur , 禄星 Luxing, la Prospérité et寿星 Shouxing, la Longévité. <br /> L’intrusion d’une étoile inconnue augurait un avènement d’ordre divin. Ovide raconte au chapitre 15 des Métamorphoses, que Jules César transformé en étoile apparut au-dessus de Rome en 44 av. J.C. pour donner l’investiture sacrée à Auguste. La comète dont Sahagún nous dit qu’elle prédisait la conquête du Mexique par les Espagnols de Cortes en 1519, fut en fait, interprétée par les Aztèques comme un signe du retour de leur dieu Quetzalcóatl. Dans la Bible (NB 24, 17), le mage Balaam annonce qu'une étoile se lèvera en Israël. Ainsi, «l’Intruse Céleste» présageant qu’un être messianique ouvrira une ère nouvelle n’est pas un cas isolé dans l’Histoire du monde.<br /> Les mages étaient-ils rois ? Comme, à l’époque de Jésus, aucun astrologue ne pouvait rivaliser avec les mages, il était logique que Matthieu les associe au récit messianique de l’étoile de la Nativité. Peuple indo-européen originaire de Médie, les mages étaient des prêtres zoroastriens qui détenaient leur connaissance en astronomie des Chaldéens. Le fait qu’ils soient issus de contrées lointaines venait conforter le psaume 86 : «Toutes les nations que tu as faites viendront se prosterner devant ta face, Seigneur…». Ainsi que le psaume 72 qui en faisait des monarques : « Tous les rois se prosterneront devant lui… ».<br /> Cependant, il est inimaginable que les trois visiteurs se soient déplacés au cœur de la Judée- ce qui aurait-été une ingérence- et présentés devant le roi Hérode en déclinant leurs titres royaux. Un tel évènement n’aurait pas manqué d’être relaté dans les évangiles ou par Flavius Joseph. Hérode connaissait du reste, très bien tous ses homologues qu’il rencontrait lors de festivités à Rome ou en d’autres circonstances. A savoir : Archélaos de Cappadoce (-36 à +17), Juba II de Maurétanie (-26 à + 23), Arétas IV Philopatris de Nabatène (-9 à + 40), Tigrane IV Artaxiade d’Arménie (-6 à +1), Abgar d'Osroène (- 4 à +50) etc. Ces monarques n’étaient pas suffisamment représentatifs et puissants pour avoir l’honneur de répondre au message universel qu’est de la venue du Fils de Dieu sur terre. <br /> Après les humbles bergers, seuls les souverains des plus grands empires du monde, dépassant même la taille de l’empire romain en expansion, pouvaient-être conviés à la naissance du Christ. Ces monarques également détenteurs du pouvoir religieux étaient considérés comme des mages.<br /> Qui étaient Gaspard, Balthazar et Melchior? Gaspard : On retrouve derrière le Gathaspar arménien un nom à consonance parthe. L’empire parthe qui, au temps du Christ, s’étendait de l’Euphrate à l’Indus, était l’ennemi de l’empire romain. Les Parthes n’ayant pas laissé de chroniques historiques écrites, ne sont connus que par les textes d’auteurs latins qui les détestaient et minimisaient leur puissance et celle de leur empire, en les dénigrant. Le roi parthe qui régnait au moment de la Nativité s’appelait justement Phraatès (Gasphraatès ?) quatrième du nom, dont le successeur, selon les Romains, portait le même nom. Pour les besoins de son roman, Richard Lucien Salmon a donc choisi de réunir les deux personnages en un seul. Balthazar : Le plus populaire des trois, dont on retrouve la légende des Baux de Provence jusqu’à Saba en Arabie, et en Ethiopie en tant qu’ancêtre du prêtre Jean, était nominalement placé sous la protection de Baal. Dès le néolithique, le Prince (Baal) fils du roi des dieux, bénéficiait du culte le plus rependu au Moyen-Orient comme le confirme beaucoup de noms locaux. Tyr se glorifiait de sa triade : Baal, Melqart et Astarté qui rappelle Balthazar, Melchior et Gaspard et les démons Belzebuth (Baal-Zebul), Malcolm et Astaroth. Au-delà de la Nabatène et de la lime saharienne, le descendant de Balqis (Baal-qis), la reine de Saba, aurait régné en Ethiopie, sur un immense empire africain ignoré des Romains. Melchior : Il porte un nom dont la prononciation Mei Qiu (美球) «sphère de splendeur» est identique en chinois. Ceci nous rappelle que dans La Légende Dorée un des trois mages s’appelle Galgalat (galgat-galath) qui en hébreu signifie «la sphère qui inonde». Ce nom d’Initié à la symbolique taoïste n’est pas mentionné dans le Hànshû (漢書) Le livre des Han. En revanche, au chapitre 11, il est dit qu’une étoile fut aperçue au couchant en l’an 4 av. J.C. Melchior, prince Han, serait-il parti à sa poursuite ? Profitant de la vacance du trône, Wang Mang (王莽) s’empara du pouvoir, créant sa propre dynastie. Il en sera chassé par le roi mage qui rétablira les Han en prenant le nom impérial de Guang Wu (光武). <br /> Le mythe du quatrième roi mage est-il cohérent ? C’est en 1895 que l’Américain Henry Van Dyke sort son livre The Story of the Other Wise Man. Il baptisera son roi mage Artaban de Médée. Savait-il que, entre 12 et 40 ap. J.C., un suzerain nommé Artaban, troisième du nom, régnait justement sur l‘empire parthe ? A cette époque, tout à l’est de cet empire, Gondopharès 1er (Gaspard), selon Les Actes apocryphes de Thomas, était roi des Saces.<br /> Le quatrième roi mage, Taor de Bangalore, est né de l’imagination de Michel Tournier, dans son roman Gaspard, Melchior et Balthazar, en 1980. Aussi invraisemblable que cela puisse paraitre, ce truculent roi des gourmands aurait pu exister à l’époque du Christ en Inde du Sud. Fut-il roi de la dynastie Chola dont Uraiyur, près de Tiruchirapalli au sud de Bangalore, fut un temps la capitale ? <br /> L’Amérindien avait été le grand oublié parmi les rois mages. Alors R.L. Salmon, respectant le contexte historique de l’époque du Christ, imagina un souverain Maya régnant sur tout le continent américain. Ayant été séduit par le joli conte de Sabine d’Halluin découvert sur le site internet de Magicmaman, il lui a paru naturel de donner au roi maya des Peaux Rouges le nom de Celui-Qui-Cherche.<br /> Mais qui est donc le septième roi mage ? Tout droit sorti des vieilles mythologies nordiques, le Père Noël, ce vieillard solaire, n’est-il pas le plus populaire des rois mages ? Il apporte à tous les enfants du monde, dont l’Enfant Jésus est le prototype, des cadeaux qu’il pose sous le sapin ou devant la cheminée où se consume la buche flamboyante de Noël ! Son traineau et ses rennes sont la réplique du chariot tiré par les chèvres du dieu Thor. Avant de devenir le dieu de la guerre, Thor, tout comme Mars, était une divinité agraire qui de son marteau tapait le sol pour appeler la faune et la flore à sortir du sol au printemps. R.L. Salmon a imaginé que pour distribuer tous les cadeaux en une nuit, le Père Noël avait reçu de Saturne le pouvoir de vaincre le temps. Rappelons que chaque année, en l’honneur de ce dernier, les Romains organisaient les Saturnales où celui qui tirait la fève devenait pour un temps Roi des fous.<br /> S’il existait un roi mage romain, le laurier reviendrait à l’empereur Constantin. Ce huitième roi mage fut le premier empereur romain à reconnaitre le christianisme. De plus, à la demande de sainte Hélène, sa mère, il rapporta les reliques des trois rois mages à Constantinople sa nouvelle capitale.<br /> Et puis…il y a le mythe des 12 rois mages aussi? A ces huit rois mages, on peut joindre les quatre saints de l’Eglise primitive qui du 11 novembre au 14 février, apportent des présents aux enfants, mais aussi aux adultes. A savoir : Martin, Nicolas, Sylvestre et Valentin. En cette période, les «reines magiques» ne sont pas absentes non plus. Que ce soit Sainte Lucie dont la fête vient éclairer la nuit du 13 décembre, Christkindel, la forme féminine du petit Jésus, ou la sorcière Befana qui ayant refusé de suivre les rois mages, s’oblige le jour de l’Epiphanie d’où elle tire son nom, à donner des befaninis, sortes de biscuits, aux petits italiens. Nous ne pouvons donc que constater que sans les cadeaux offerts à «l’Enfant» par les mages, quels qu’ils soient, les festivités de Noël et leurs traditions n’auraient pas lieu d’être. <br /> Comme il n’est guère possible de pouvoir résumer, même succinctement, un livre étalant la longue saga des rois mages sur 380 pages, la meilleure solution est de le lire. Richard Lucien Salmon reste à disposition des lecteurs de ce livre de Noël, sur Noël, pour être à l’écoute de leurs commentaires et de leurs critiques. Il s’engage à répondre aux questions qu’ils se posent, et à donner sur chaque demande précise, la référence de ses sources qu’il n’a pu intégrer à l’ouvrage tant elles sont nombreuses.<br /> Richard Lucien Salmon, Le Grand Livre Apocryphe des Rois Mages : L’histoire de Noël, des origines à nos jours… Editions Persée, coll. P. Persée Livres, 2014, 384 p. (ISBN 978-2823107814).
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B
coucou Santounette . j'ai cliqué au dessus de ton étoile .et dire que j'avais mis mes rois mages depuis le début ...........je croyais que tout le monde arrivait en même temps .merci pour le rappel .bisousbernadette
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Q
Ils sont vraiment beaux, ces mages...Merci pour tous ces renseignements. C'est passsionnant.
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J
Je n'ai pas de blog, je circule de blog en blog et je tombe par hasard sur le vôtre, bravo c'est très intéressant. Bonne continuation.
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B
Comme c'est intéressant l'histoire des rois mages
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C
J'ai pas de blog, mais je trouve le votre très bien
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I
SANTOUNETTE JE ME REGALE L'orsque je visite votre blog ilest tres beaux bonne continuation IDA
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M
Comme c'est agréable à lire, j'attends avec impatience la suite.
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M
Super, j'aime bien les petits détails que tu nous ajoutes et qui donnent vie à tes recherches historiques, merci.<br /> Michou
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D
Vraiment très intéressant, j'apprécie qu tu cherches à expliquer l'évolution historique des personnages. J'imagine que ça te prends du temps, mais pour nous c'est bien.<br /> A bientôt, j'ai hâte de voir la suite.
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L
On est en plein dedans en francais avec madame ait belkacem prof magnifique qui explique tres bien les religions