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La crèche 2017 de Philippe et d'Hubert de Belgique (2/3)
Publié le 24 Février 2018
Cher(e)s ami(e)s,
Voici la suite de la visite de la crèche de Philippe et Hubert, cette partie est consacrée au village du Sud, un endroit purement imaginaire... Pour rappel, les textes et les photos sont d'eux aussi. Ils ont aussi réalisé eux-même l'intégralité des bâtiments que l'on aperçoit.
Après l’aventure de nos deux compères au Val-Dieu entre les moines et le folklore de notre région, nous continuons notre voyage vers le Sud.
Niché sur les collines, avec ses murs peints à la chaux blanche, nous allons flâner au hasard des ruelles dallées pour découvrir une magnifique église et son campanile.
- Ressens-tu l’atmosphère particulière de ce village Hubert ?
-Bien sûr, la température est plus clémente que chez nous, c’est déjà plus reposant que le tourbillon dans lequel les moines et le cortège nous ont fait tournoyer hier après-midi.
- Un magnifique campanile apparait sous nos yeux encore endormis. A son ombre, un garçonnet s’est éveillé dès l’aurore pour assister au lever du soleil.
- Ce campanile a une structure du modèle kiosque. C’est un élément architectural caractéristique du Sud de la France. Disons que c’est plus léger que la flèche de l’abbatiale.
Construite en fer forgé, moins couteuse qu’un vrai clocher, cette structure ouverte résiste mieux qu’un clocher fermé au violent mistral de la région. Le fer forgé noir contraste magnifiquement avec les murs
blancs de l’église et le ciel bleu.
Ce matin, les cloches résonnent dans toute la vallée pour appeler les villageois à assister à un événement particulier.
- Sommes-nous en Provence ?
- Non, n’oublie pas Philippe, que la Santonnie est un pays imaginaire !
-A proximité de la deuxième tour, la tête posée confortablement sur les paumes de ses mains un curieux personnage apparaît. Que fait-il ?
- Songeur, le jeune homme assiste à l’éveil de ce petit bourg. Habituées, les cigognes n’ont que faire de leur voisin, la becquée du matin prend déjà « faim ». La vie quotidienne vit ici au ralenti et au
rythme de la nature.
-Mais que se passe-il ? Un autre cortège folklorique ?
-Non pas du tout. Tout le monde se rassemble devant la porte de cette magnifique église.
Les réverbères, encore allumés, offrent une lumière feutrée.
-Je comprends, nous sommes à l’aube du 25 décembre et ce que nous allons savourer constitue un véritable spectacle unique.
-Oui, comme c’est la coutume en Italie de grand matin les fidèles assistent à la messe de Noël.
- Alors j’imagine que tout doit être prêt pour festoyer, mangent-ils de la dinde comme chez nous ?
-Non pas du tout, cela dépend des régions ; évidemment les pâtes et le poisson sont au menu.
N’oublions pas le Panettone et le Pandoro pour le dessert.
- Je remarque que ce voyage entre les clochers devient gastronomique !
- Les moines d'hier nous ont-ils suivi ?
- Non du tout, revêtus différemment, ce ne sont pas des cisterciens.
-Très belle scène de transmission intergénérationnelle, un nonno est en pleine conversation avec son petit-fils.
- Il conte simplement ses souvenirs d’enfance ou sait-on jamais, les 400 coups qu’il a pu faire à son époque. C’est le cycle du changement, de la continuité entre les générations. J’en deviens nostalgique.
- Vois-tu ce qui se présente à nous à l’arrière-plan ?
-Oui, un tableau remarquable.
-A l’avant plan, les fillettes s’amusent avec un garçonnet, on murmure que Gesù Bambino (petit Jésus) est né cette nuit.
- « Bambino natale ! » s’exclame la fillette au ballon : (l’enfant est né !).
Revêtue de ses « habits du dimanche » et belle comme un cœur, une enfant exhibe fièrement son précieux présent : un ballon jaune.
-Attention, j’en vois un qui risque de le faire éclater avec son âne !
A quelques mètres, sur la place du village, l’heureuse nonna berce affectueusement son petit enfant, sa première petite fille les observe jalousement.
Tandis que les deux commères s’éclatent, l’âne est ravi d’avoir congé.
Au-dessus des persiennes, comme le couple de cigognes, les hirondelles s’affairent au premier repas de leurs petits affamés. Il y a du boulot.
-Le petit patio décoré de plantes et les voiles qui s’envolent me rappellent le Portugal.
- Attend, je pense apercevoir quelque chose de plus typique.
- A gauche, sous le dédale de ces ruelles et cachés dans les escaliers, deux enfants vivent leur premier émoi amoureux.
- Ah ces jeunes ! Mais je vois que la petite sœur les surveille et risque de rapporter ce qu’elle aperçoit avec curiosité.
- C’est probablement pour éviter une autre sorte de goutte : la ménagère vient de suspendre son linge. Nous avons trouvé la scène typique de notre Lisbonne !
- Je ne savais pas que Tchantchès avait emmené Nanesse en vacances pour les fêtes de fin d’année !
En contrebas de la petite place, la quiétude est totale. Sous la lumière tamisée des réverbères, deux mamies prolongent leur nuit en compagnie de leurs protégés.
-On dirait notre gros Youri et notre Princesse (les deux chats de Philippe).
-Amusant ! Il ne passera pas par la chatière. Sa tête oui, mais le reste restera bloqué.
-Ne sois pas méchant avec mon chat !
- Au pied de l’église et après un long chemin à travers les collines, les bergers sont arrivés durant la nuit.
- Ils vont certainement déranger l’office de Noël.
- Je pense que les fidèles vont tellement chanter que ce sont les agneaux qui vont prendre peur.
- Les deux bergères sont très belles. Elles portent certainement les derniers nés du troupeau.
-Waw fameux troupeau, les animaux ne sont pas nombreux pour appeler cette scène une transhumance.
-Ces bergers sont sûrement les bergers de la région rentrés pour retrouver leur famille pour l’hiver et fêter Noël.
- Parmi les ânes heureux de se reposer, une adorable petite fille est venue accueillir tout ce troupeau.
L’ânon à l’air ravi.
- Elle a une bonne bouille ! Est-elle l’héroïne de cet épisode Philippe ?
- Je pense que non…bien qu’une carotte pour l’âne veillant sur l’enfant sera un beau présent.
-Le dénouement de ce récit arrive à sa fin. Les villageois sont prêts pour découvrir l’enfant qui dort paisiblement dans sa crèche.
- Je voudrais que ce moment ne s’arrête jamais.
Pourtant, après avoir mangé un petit bout, nous continuons notre voyage.