La crèche 2017 de Monique: un jour en Gasconnha: Louise (4/4)

Publié le 15 Mars 2018

Cher(e) ami(e),

Voici la présentation de la dernière partie de l'histoire imaginée par Monique qui a réalisé l'intégralité des décors et des bâtiments qui sont tous inspirés par des constructions typiques des villages gascons.
Beaucoup des personnages sont issus d'histoires réelles comme le marchand d'œufs russe qui a vraiment existé ou le cagot: le perilloun...

La crèche 2017 de Monique: un jour en Gasconnha: Louise (4/4)

Le lendemain la nouvelle s’est rependue comme une trainée de poudre, c’est un jour de liesse et tous nos gascons émus et contrits se présentent à la Saoubétat apportant des présents pour honorer l’enfant Jésus.

Et Lou Périlloun de déclarer : « que lou cau baptisa gascoun » il faudra le baptiser gascon ». C’est-à-dire que depuis Henri IV la tradition se perpétue, on frotte les lèvres du bébé avec une gousse d’ail et on lui trempe la bouche dans le Jurançon en disant « il sera gascon ».

Même les notables, les propriétaires de Pèle bises sont tout excités.

Un chevrier et sa fille ont fait un long chemin depuis les Pyrénées pour venir honorer cet enfant divin.

Le matin même la nouvelle qu’attend Louise c’est le bon dieu qui la porte. Le père Labat la voix roque, les yeux rouges vient lui dire qu’Arrouman est mort hier, « pour réparer la pontille qui s’est fendue, il descend dans la chambre à eau, je suis là je vois tout, surpris par l’eau glaciale il fait un geste qui le déséquilibre et il vient frapper la tête contre une grosse pierre ». Louise s’effondre, des larmes de détresse et de chagrin inondent ses yeux, elle le savait déjà le bon dieu lui avait dit, il avait vu son amoureux tomber.
Les jours qui suivent sa mère la dissuade d’aller voir une faiseuse d’ange. Estébèno la rassure « ne t’en fait pas mon frère va t’épouser, tu sais qu’il t’aime d’amour ». Non Louise ne veut pas de se mariage forcé, elle connait trop bien les gascons, un jour pour s’amuser ils feront une chanson, ils les affubleront d’un sobriquet peu reluisant, non ni elle ni son enfant, ni le frère d’Estébèno ne vivront ces moments pénibles.
La honte que cache Louise c’est le bon dieu qui la cache, elle décide de partir. Elle a entendu parler d’une région , le Comtat Venaissin qui a besoin de bras. Avant de partir elle retourne voir Jésus et Marie qui lui dit « regarde cet enfant comme il sourit dans son sommeil, je suis comme toi, l’enfant n’est pas de Joseph, pars, tu trouveras je le sais un homme suffisamment bon et honnête pour vous aimer ton enfant et toi ».

Elle va monter dans la jardinière qui la conduira à Toulouse, dans un premier temps, quand un convoi incroyable arrive au bout de la route. Un homme avec un costume extraordinaire, cela lui arrache même un sourire, descend de cheval et s’adresse aux enfants de Pèle bise qui sont là venus lui dire au revoir.

« Nous cherchons un enfant roi qui est né par ici » les enfants pointent le doigt en direction de Saoubétat et apeurés s’en vont en courant.

Je suis consternée, je ne peux m’arracher de ces lignes, tout cela est tellement incroyable : je suis Aliénor gasconne comme mon père Arrouman. Il faut que j’apprivoise ce passé. Je me sens seule et trahie, pourquoi Louise ne m’a t-elle jamais rien dit ?…mais il est parfois des coïncidences inexpliquées mon papa s’appelait Joseph…

Dans une de ses lettre Estébène lui apprend que Marie Jeanne a perdu la tête. S’en était trop pour elle, ses deux fils étaient partis, elle avait pris la charrette jusqu’à Condom et là Marie Jeanne s’était jetée du pont de la Baïse.
Dans la dernière lettre se trouvent la fleur séchée de Arrouman, une photo représentant Estébèno toute vieille et rabougrie, une autre de Joseph notre pauvre papa, mais aussi Louise avait mis là, une photo sur fond de mas des Chachas qui la représentait au milieu de ses enfants et petits enfants, image du bonheur qu’elle avait trouvé ici en Provence et où elle avait écrit « à tous mes amours ».

Cette histoire est la vie d’une femme exemplaire et tranquille, portée par le bon dieu, qui s’était créé une nouvelle identité, balayant son passé…. Après bien des rancœurs c’est cette image que j’ai envie de garder car elle conduit sur la voie du pardon.

J’ai refermé la malle à souvenirs, terminant ce voyage dans le temps. Vous avez partagé avec moi la mémoire de gens simples, la mémoire d’un terroir de Gascogne.

Monique a aussi réalisé une belle vidéo d'une durée de 20 minutes dans laquelle elle raconte une histoire.

Merci infiniment Monique pour le partage de cette histoire qui nous a transporté en Gascogne.
Je rappelle à mes nouveaux lecteurs que Monique réalise des bâtiments à la demande pour des santons de la taille 7 cm ou 9 cm.
Si vous souhaitez la contacter, j'ai rajouté son adresse mail dans la partie "liens vers les santonniers".

Merci également à vous tous pour vos commentaires, je n'ai pas toujours eu le temps d'y répondre mais sachez qu'ils font toujours plaisir.

A bientôt